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L’urbanisation autour d’Aix au fil du temps

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Cet article va mettre en évidence l’évolution du territoire entourant Aix au fil du temps au travers de quelques comparaisons de plans anciens avec des plans actuels.

Je précise avant toute chose : Le but de cet article n’est pas pas de critiquer quoique ce soit, mais de visualiser les changements et modifications de l’occupation des sols.


Comparer des plans – Comment j’ai procédé :

Pour comparer les plans il en faut des anciens et des actuels.

– Les plans anciens :

Ceux j’ai utilisé sont de plusieurs types. Ils peuvent dater du XIXe siècle, notamment ceux du cadastre de 1828-1830 conservées aux archives départementales. En ce qui concerne ces derniers, j’ai dû effectuer de nombreux assemblages et retouches afin de les rendre lisibles et « propres ». D’autres plans anciens remontent à la première moitié du XXe siècle et son conservés dans diverses bibliothèques. Tous sont listés dans l’article consacré aux plans anciens.

– Les plans actuels :

Je les ai réalisés à partir des données de l’I.G.N. par le biais de leur catalogue des géoservices accessibles ici. Ces données sont à la base à l’état brut, pour les assembler et les mettre en forme, j’ai utilisé le logiciel QGIS qui est téléchargeable ici.

Réaliser des comparaisons – Les étapes :

Ça paraît simple à regarder, mais ça demande beaucoup de boulot à créer.

Dans chaque cas, plusieurs étapes ont été nécessaires :
1 – Assemblage des feuilles des plans anciens nécessaires à la zone souhaitée sous Photoshop ;
2 – Restauration des défauts trop visibles (craquelures, taches importantes, etc…) sous Photoshop ;
3 – Meilleure mise en évidence des éléments par leur recolorisation (bâti, chemins, cours d’eaux, etc…) sous Photoshop ;
4 – Correction des contrastes sous Photoshop pour une meilleure visibilité ;
5 – Création de la vue actuelle sous QGIS ;
6 – Adaptation des couleurs de la vue actuelle sous QGIS pour qu’elle corresponde au mieux à l’ancienne ;
7 – Superposition des deux vues sous Photoshop pour que leur cadrage soit identique ;
8 – Enfin, assemblage des deux vues sous Photoshop pour leur publication.

Chaque comparaison (toute étapes inclues) prend environ de 4 à 6 heures de travail. Pour l’exemple, voici ci-dessous une comparaison montrant l’avant et l’après les retouches du secteur de Parade :

Illustration du type de retouches que j’ai effectuées sur les plans anciens pour une meilleure lisibilité

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Un travail minutieux, long, mais qui redonne vie à de vieux plans très précis qui ont perdu leurs couleurs avec le temps. Grâce à cela, nous allons pouvoir avoir un nouveau regard sur ce qui fut le décor d’autrefois. Et sans grande surprise, les changements sont très nombreux.

Chaque comparaison sera précédée d’un petit paragraphe explicatif résumant rapidement l’histoire du secteur abordé.


Évolutions du décor – Comparaisons :

– Cliquez sur les images pour mieux les observer –

Le secteur Rotonde / Sextius-Mirabeau [1828-30 – 2022] :

Ce secteur est resté très rural jusque dans la première moitié du XIXe siècle. Non visible sur le plan ancien, la gare s’y est installée en 1856 et y a perduré jusqu’en 1980.

Avec le temps de nombreuses manufactures s’y sont installées, créant au fil des années un nouveau parcellaire et de nouvelles artères. Dernières grandes modifications : la création du quartier Sextius-Mirabeau au début des années 2000.

Comparaison du bâti du secteur Rotonde / Sextius-Mirabeau entre 1828-30 et 2022 – Montage : Damien Pachot
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Le secteur Jas de Bouffan / Encagnane [1935 – 2022] :

Se secteur est resté entouré de champs et bastides jusqu’à la fin des années 1960. A partir de cette période, sont apparus les nouveaux quartiers ouest d’Aix, notamment celui d’Encagnane et celui du Jas de Bouffan.

Comparaison du bâti du secteur Jas de Bouffan / Encagnane entre 1936 et 2022 – Montage : Damien Pachot
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Le secteur Arc de Meyran / Val de l’Arc [1828-29 – 2022] :

Cette partie sud de la ville ne fut réellement densément occupée qu’à partir de la fin des années 1960. L’autoroute A8 y fut ouverte en 1970 et le collège de l’Arc de Meyran y fut construit les années suivantes, tout comme les multiples constructions au nord de l’autoroute. A la fin des années 1980, le complexe sportif du Val de l’Arc fut ajouté et de nouvelles constructions y poussèrent dans les années 2000.

Sur la vue ancienne, on reconnaît cependant les anciennes infirmeries (bâtiment en forme de L inversé), ouvertes au XVIe siècle (agrandies au XVIIe) pour accueillir les malades de la peste. On reconnaît aussi certains tracés de voies, comme celui du chemin de la Cible ou celui des infirmeries.

Comparaison du bâti du secteur Arc de Meyran / Val de l’Arc entre 1828-29 et 2022 – Montage : Damien Pachot
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Le secteur Beauvalle / Pigonnet [1828 – 2022] :

Le secteur de La Beauvalle tient son nom du château du même nom. Le domaine de ce dernier fut coupé lors de la création de l’autoroute A8 en 1969, tant et si bien qui si ses anciennes terres se trouvent à l’ouest de l’autoroute, le château de la Beauvalle, lui, se trouve à l’est de celle-ci.

Encore occupé par quelques champs jusqu’au début des années 2010, ces derniers ont disparu et laissent désormais place à plusieurs immeubles et de nouvelles voies. Le plan ancien nous montre un ruisseau se jetant dans l’Arc, autrefois à l’air libre, mais désormais enterré sur la majorité de son tracé : le ruisseau du Petit-Bourthoumiou (francisé en Petit-Barthélémy).

Comparaison du bâti du secteur Beauvalle / Pigonnet entre 1828 et 2022 – Montage : Damien Pachot
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Le secteur La Grassie / Parade / Barida [1828 – 2022] :

Se secteur ne fut conquis par l’urbanisation qu’à la fin des années 1970. On peut observer sur la vue ancienne le domaine de Mont-Plaisir, qui deviendra avec le temps le domaine de Paradeplusieurs canaux d’irrigation sont visibles.

C’est sur ce domaine qu’un hippodrome très réputé dans la région ouvrit ses portes le 15 octobre 1911. On y reconnaît aussi déjà la route des Milles, future D9, ainsi que le chemin de la Blaque. L’hippodrome du domaine de Parade ferma ses portes dans les années 70, laissant sa place à la résidence du même nom.

Plus à l’est, on observe aussi le domaine de La Grassie qui accueillait un moulin (alimenté, là aussi par des canaux visibles sur le plan ancien). A partir de 2010, une bonne partie du domaine fut bâtie pour accueillir la résidence du même nom. Des fouilles réalisées avant les travaux ont révélé des constructions antiques, laissant supposer une occupation des lieux depuis très longtemps.

Au sud, on reconnaît aussi la bastide la Félicité, dont certains chemins d’accès ont été modifiés avec le temps.

Comparaison du bâti du secteur La Grassie / Parade / Barida entre 1828 et 2022 – Montage : Damien Pachot
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Le secteur de la Pioline [1828 – 2022] :

L’urbanisation du secteur de la Pioline remonte aux années 1970 avec la création de la Z.E.D.A. (Zone Économique de Dégagement Aixois). Le but était que les commerçants aixois y installent leurs stocks ou y délocalisent leurs locaux en raison du manque d’espace pour les accueillir dans le centre-ville d’Aix. D’une superficie d’un peu plus de 30 Ha, ce qui devint la ZAC de la Pioline accueillit un hypermarché à partir d’août 1971, d’abord sous l’enseigne d’Escale, puis Euromarché en 1972, puis Carrefour depuis 1992.

Ce commerce fut installé à l’emplacement qu’avait occupé une briqueterie ouverte en 1913, occupée par les allemands en 1942 et détruite par ces derniers en 1944. Sur la vue ancienne, on peut observer le château de la Pioline. On y observe aussi une très grande allée, aujourd’hui disparue, qui reliait ce domaine à celui du Château Lafarge. On remarque aussi que le tracé de la Luynes a été dévié vers l’Est lors de la construction de l’hypermarché.

Comparaison du bâti du secteur de la Pioline entre 1828 et 2020 – Montage : Damien Pachot
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Le secteur du village des Milles [1828 – 2022] :

La fondation du village des Milles remonte aux XVI-XVIIe siècles. D’abord concentré autour de l’actuelle place Aimé Gazel (qui est la place historique du village), Il s’étendit peu à peu vers le sud (le cours Brémond remonte à la fin du XIXe siècle). Son urbanisation majeure débuta dans les années 1960. A la fin du XXe siècle, dans les années 1980, de nouveaux quartiers (Monclar, Saint-Joseph) furent créés.

Ce qui saute aux yeux sur le plan ancien (à part l’urbanisation), c’est le tracé que suivait l’Arc et qui, comme on le voit, formait une boucle qui fléchissait vers le sud avant de remonter pour repartir vers l’ouest. A priori ce n’est pas une erreur de cartographie car cette boucle est aussi visible sur les plans antérieurs au XIXe siècle. Le tracé a probablement été modifié afin d’optimiser l’espace, ou en raison des crues qui s’avéraient parfois très violentes. L’existence de cet ancien tracé fluvial explique probablement le fait que, le long du Chemin de la Ronde, on constate que le terrain accueillant le stade du village semble en contrebas, dans une sorte de cuvette.

Comparaison du bâti du secteur du village des Milles entre 1828 et 2022 – Montage : Damien Pachot
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Le secteur La Duranne / Pôle d’activités / Les Milles [1936 – 2022] :

Au XXe siècle, l’urbanisation en périphérie du village des Milles débuta sérieusement. A l’est du village, l’aérodrome créé dans les années 1930 a eu pour conséquence de couper l’ancien chemin d’Aix à Saint-Pons, créant alors l’impasse de la Badesse. Sur le plan de 1936, l’aérodrome n’est pas encore visible et on peut encore observer ce chemin aujourd’hui disparu.

La création de la zone industrielle d’Aix-les-Milles (Pôle d’activités de nos jours), remonte à la fin des années 1960. Implantée au sud-est du village sur ce qui était autrefois des terres agricoles, elle continue encore au XXIe siècle de se développer vers le sud.

Comparaison du bâti du secteur La Duranne / Les Milles / Pôle d’activités – Montage : Damien Pachot
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Le secteur La Duranne [1828 – 2022] :

Le secteur de la Duranne est, parmi tous les lieux de cet article, le dernier a avoir connu le sens du mot « urbanisation ». Certes, un sanatorium fut installé sur ce secteur dans les années 1930, le fait que ce lieu soit isolé en était entre autre la raison. Mais cette zone, est, dans les grandes lignes, restée à l’état de garrigue et de champs, quoique peuplé de quelques bastides ça et là, durant des siècles. Le bouleversement du décor n’est arrivé qu’entre la fin des années 1990 et le début des années 2000.

C’est ainsi qu’à partir de presque rien, en l’espace de seulement deux décennies, est apparu une ville nouvelle. En comparant les deux vues, on reconnaît malgré tout quelques détails qui n’ont pas changé comme certains cours d’eau (La Jouine) ou certaines voies (route d’Apt) ainsi que les domaines de la Petite Duranne (au nord) et de la Grande Duranne (au sud).

Comparaison du bâti du secteur La Duranne – Montage : Damien Pachot
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– FIN –

Bien sûr, je suis tout à fait conscient de ne pas avoir abordé l’intégralité des quartier en périphérie d’Aix mais j’ai préféré me baser sur ceux que je connais le mieux. Par ailleurs, au vu du temps que cela m’a demandé je n’avais plus la foi de faire d’avantage de comparaisons.


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