Cette porte est à la fois connue (de part son état) et méconnue (de part sa situation), cachée, oubliée et pourtant, magnifique mais en ruine. Un état de ruine qui ne devrait, (si l’on s’en tient à la paperasse municipale), plus être, et pourtant…
Cette porte n’a pas vraiment de nom mais la ville, dans ses papiers, lui a donnée celui de la voie dans laquelle elle se trouve : l’impasse Silvacane (ou Sylvacane), une petite voie en haut de la rue Jacques de la Roque.
Des photographies de cette porte refont souvent surface sur divers groupes Facebook, comme pour essayer de ne pas l’oublier.
– La voici ci-dessous :
Les aixois n’ont pas été les seuls à être sous le charme de cette porte car déjà, en 1838, l’écrivain, historien et archéologue Prosper Mérimée, dans ses « Notes d’un voyage dans le midi de la France » (pages 234-235), l’évoquait en ces mots :
« …Je recommande à tous les voyageurs de ne pas oublier d’aller voir une charmante porte de la renaissance, au fond d’un cul-de-sac horriblement sale, près de la cathédrale. En marchant avec précaution, on peut admirer de près des rinceaux, des moulures de la plus grande délicatesse et d’un travail merveilleux. On devrait bien transporter ailleurs cette porte qui mérite d’être conservée… »
Dans quel état était la porte à l’époque de Mérimée, aucune idée mais il conseillait déjà d’en prendre soin en recommandant de la placer ailleurs.
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Une restauration en 2013 ?
Cette porte est réputée pour être une ruine mais saviez-vous qu’elle ne devait plus l’être ?
Après quelques fouilles dans les délibérations de la ville d’Aix, j’en ai retrouvé une datée du 18 novembre 2013 (n°2013.660) et nommée oh, miracle (!) « Restauration de la porte Sylvacane »
La délibération mentionne plusieurs détails, notamment les propriétaires de l’immeuble qui allaient effectuer d’importants travaux et se disaient alors prêts à prendre en charge immédiatement la restauration de la porte. Ils disposaient pour cela d’un constat d’état et d’une proposition d’intervention établis par un ébéniste compétent, qui avait reçu l’agrément de l’Architecte des Bâtiments de France.
Le montant des travaux s’élevaient alors à 15 743,25€ TTC. Toujours selon la délibération, la ville d’Aix proposait alors une aide financière exceptionnelle au vu de l’intérêt historique de cette porte.
Il fut ainsi proposé d’accorder aux propriétaires une subvention d’un montant de 12 594,6 €, soit 80% du montant du devis TTC, et qui ne seraient versés que sur facture acquittée. Les travaux ne leurs auraient alors coûté que les 20 % restant, soit 3148,65€.
Cette proposition avait alors été adoptée à l’unanimité.
– La délibération en question ci-dessous :
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2024 – Où en est-on ?
Seulement voila, onze années sont passées, nous sommes en 2024 et la porte est toujours dans un triste état. Peut-être pire qu’en 2013.
Alors que s’est-il passé ? Les proprios se sont ravisés ? L’aide de la ville n’a finalement jamais été donnée ? Encore une fois, aucune idée mais il est bien dommage de laisser cette porte se décomposer au fil des années, voir des siècles.
Les choses prennent parfois beaucoup de temps à se mettre en place mais depuis le temps, il semble que la restauration soit plongé dans l’oubli, tout comme la porte.
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