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L’énigme de la carrière de Saint-Eutrope

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Avant Propos (à lire obligatoirement):

Loin de moi est l’envie de faire dans le sensationnel ou encore dans l’apologie du conspirationnisme et autres folies de tout temps. Cependant, j’estime qu’il est peut-être bon de parfois s’égarer hors des sentiers battus et pour une fois, de regarder les choses sous un angle différent.

Si je prends autant de précautions avant d’entamer le sujet du jour, c’est parce qu’il pourrait poser problème à certain(e)s, être fantaisiste pour d’autres, quand à celles et ceux qui ne se seraient pas encore prononcés, ils pourraient tout simplement me prendre pour un fou et mon site perdrait en crédibilité. Donc ne paniquez pas si ce sujet vous semble quelque peu farfelu comparé à ceux que j’ai précédemment traité.


L’histoire que je vais vous présenter aujourd’hui nous provient d’un livre intitulé « L’histoire secrète de l’espèce humaine » que nous devons à l’essayiste américain Michael Cremo. Cet auteur est rattaché au mouvement créationniste et réfute donc l’évolution « Darwiniènne ». Dans ce livre paru en 1993, sont recensées différentes découvertes anachroniques remettant en cause la théorie de l’évolution telle que la science nous la présente.

Vous allez sûrement vous demander ce qu’un auteur américain viens faire sur Aix en découvertes et ce qui m’ a poussé à écrire un article sur un sujet des plus étranges, moi qui a le plus souvent pour habitude de ne m’appuyer que sur des fait établis et avec une connotation historique.

Seulement voila, à la page 117 de ce livre, il aborde une découverte faite à Aix il y a plus de deux cent ans.

Et ce qui m’a poussé à faire cet article, c’est que pour cela il se base sur des écrits provenant d’un ouvrage du début du XIXe siècle qui a pour nom « Traité de Minéralogie » (volume 2) ». Michael Cremo n’a donc rien inventé « de récent » dans son livre, étant donné que ces faits on déjà été rapportés dans un autre deux siècles plus tôt. Le fait que cette histoire remonte à plusieurs siècles et qu’il aient été rapportés dans un livre actuel ne veut pas dire pour autant qu’ils étaient exacts et par conséquent, rien ne nous empêche de garder un certain recul quant à la véracité de ces derniers.

Cet article est donc plus à lire en tant que « curiosité », mais si ces faits s’avèrent bien réels, ils pourraient sérieusement mettre en doute ce que nous pensons connaitre de l’Histoire, des civilisations anciennes et de l’évolution en général.

– Vous trouverez dans les sources (en fin d’article) les liens menant aux  différents ouvrages que j’ai mentionné ci-dessus afin de les consulter par vous même si le cœur vous en dit.

Maintenant que j’ai procédé à cette mise au point, je vais opérer de la manière suivante:

1Dans la première partie de l’article: je raconterai cette découverte telle quelle, en faisant mine de prendre chaque détail au pied de la lettre. Pour vous la citer, je ne me baserai que sur les écrits originaux issus du Traité de Minéralogie, cela afin de n’avoir que les indications d’époque et éviter ainsi toute tournure « orientée » qu’aurait pu apporter Michael Cremo dans son ouvrage plus récent et moins neutre.

2Dans la seconde partie de l’article: j’analyserai la situation et tenterai de décortiquer le « vrai » du « faux ».


1 – La découverte :

Cette découverte fut donc mentionnée dans un livre: « Traité de Minéralogie » que nous devons au minéralogiste et cristallographe Jaques-Louis de Bournon (1751-1825), ce traité fut publié en 1808. A la toute fin du livre à la page 402, débute une note concernant la ville d’Aix en Provence. Cette note ne provient pas de l’auteur, elle lui a été rapportée. Les événements se déroulèrent vers 1788, lors de l’extraction de pierres destinées à la construction du futur (actuel) Palais de Justice. Les pierres pour sa construction étaient issues d’une carrière aujourd’hui disparue. Grâce aux indications géographiques mentionnées par l’auteur, j’ai estimé que l’emplacement de cette carrière correspondrait de nos jours à la zone couvrant l’est/nord-est de l’avenue de la Butte des 3 Moulins au nord du cours de la Trinité (voir plan ci-dessous, la zone supposée est encerclée en rouge). Le tout se trouvant dans les alentours de l’actuel quartier de Saint-Eutrope.

La zone supposée de l’ancienne carrière, lieu de la « découverte » – Photo: Google Maps

Lors de l’extraction de blocs de pierres (du calcaire pour être précis), les ouvriers creusèrent sur plusieurs strates de profondeur. Mais lorsqu’ils arrivèrent à la onzième, soit une profondeur de quarante ou cinquante pieds (qui après conversion selon la valeur d’un « pied » de l’époque nous donne environ une profondeur de douze à seize mètres) ils découvrirent une couche de sédiments marins. Lorsqu’ils commencèrent à déblayer cette couche de coquilles ils découvrirent alors « …des tronçons de colonnes et des fragments de pierres à demi travaillés »…Le tout ressemblant fortement à un « chantier » inachevé.

Il découvrirent également des manches de marteaux et des fragments d’outils en bois. Ce qui les intrigua tout autant fut la découverte d’une planche aux bords arrondis, large d’un pouce (entre deux et trois centimètres), et longue de sept ou huit pieds (environ deux mètres). Bien que brisée, il était possible d’en rassembler les morceaux pour leur redonner leur forme originale. Tout ce qui fut mis au jours (outils, planche…) avait pour particularité d’être pétrifié, comme transformé en agate. Malheureusement, la période de ces découvertes fut aussi celle des premières insurrections et le chantier d’extraction dut être stoppé tout comme la construction du Palais. La situation en étant au point mort, les fouilles elles aussi furent arrêtées net.


2 – L’analyse :

En quoi trouver de tels vestiges à une telle profondeur serait-il « extraordinaire »?

Selon ces écrits, nous avons donc les vestiges d’un chantier inachevé ainsi que des outils qui furent mis au jour sous pas moins de 11 strates de calcaire gris atteignant une profondeur de près de 16 mètres. Selon l’auteur et au vu des faits, il est donc évident que ce « chantier » fut mis en place avant la formation des strates de calcaire.

Ce qui amène à une interrogation:

Sachant qu’une telle masse de roche ne se forme pas en quelques siècles ni même en plusieurs milliers d’années, comment a t-on pu retrouver des outils sous cet endroit? De même, toujours selon l’auteur, une couche de coquillage fut dégagée au dessus des vestiges. Ce qui l’amène à penser que la mer ou une étendue d’eau a par la suite recouvert cette zone avant de se retirer et être de nouveau recouverte sous d’autres strates de roche.

Donc si de l’eau se trouvait là après, une nouvelle question se pose

A quelle époque fut établi ce chantier? Quand aux vestiges des colonnes, d’outils et de planche, là aussi les interrogations sont nombreuses. Cela prouve que ces hommes avaient un degré de civilisation tel qu’ils avaient une certaine notion de l’art et savaient créer des colonnes. Car rappelons que de telles structures ne sont apparues dans la région que vers l’antiquité, il n’y a seulement que 2000 ans environ avec les romains, et qu’ici nous avons ces mêmes éléments, mais retrouvés sous des strates qui remonteraient à plusieurs milliers (centaines de milliers?) d’années.

Donc si on additionne les éléments de ce chantier découvert vers 1788:

Ce chantier inachevé serait le fruit d’hommes sachant fabriquer et manipuler des outils, et possédant les compétences nécessaires pour bâtir des colonnes. Cette zone fut ensuite recouverte par une importante masse d’eau qui en se retirant a laissé sur place une couche de sédiments (coquilles), puis fut ensuite recouverte par une très épaisse couche de calcaire qui en général met plusieurs milliers/millions d’années à se former. Vestiges qui furent donc mis au jour en 1788. Rien ne colle. Sauf, (théorie extrème!) si une civilisation antérieure à toutes celles que nous connaissons était en ces lieux. Aucune recherche n’a depuis été relancée dans ce secteur, devenu quartier pavillonnaire.

Notons tout de même que ces fait ont été publiés en 1820 dans l’« American Journal of Science and Arts »  (lien dans les sources).


Alors, vrai ou faux ?

L’avenir nous le dira peut-être. Ou pas. Quoi qu’il en soit comme je l’ai dit en début d’article rien n’est moins sûr, dans la mesure où les connaissances en matière d’archéologie au XVIIIe siècle n’ont plus rien à voir avec celles d’aujourd’hui. Et en ce qui concerne la remise en question de l’évolution, je ne me prononcerait pas d’avantage, dans la mesure où cet article n’a qu’un but informatif et pas celui de remettre en cause telle ou telle théorie. Pour conclure, je rappelle que bien que ceci n’ai rien d’un canular, je ne le publie pas en tant que faits avérés. Il m’a juste paru logique de publier ces faits car aussi énigmatique soit-il,  ce sujet concerne aussi l’histoire de la ville.

Note: Pour la conversion des « pieds » en « mètres » je me suis basé sur la mesure du pied en France de 1668 à 1799 et qui valait un peu plus de 30 centimètres.


 Mise à jour au 25 Mars 2015 :

Voici donc, après recherches, ce qui pourrait expliquer cette curiosité:
Les vestiges découverts: Il se pourrait que les ouvriers de l’époque aient tout simplement mis au jour des vestiges et remblais d’anciens aqueducs (antiques et « post » antiques, comme ceux de la Traconnade et d’autres qui passent tout près) dont ils ignoraient probablement à l’époque l’emplacement exact.
Leur état « pétrifié »: on peut éventuellement mettre en cause la nature des sols et leur temps passé dans cet environnement particulier.
La profondeur évoquée: le doute subsiste, peut-être ont-ils commis quelques erreurs, car rappelons que bien que ce texte soit issu d’un traité de Minéralogie que l’on doit à un minéralogiste et cristallographe, il faut rappeler que cette découverte lui a été rapportée et ne vient donc pas directement de lui. Nous n’avons donc pas là un relevé effectué par un expert en la matière et qui pourrait donc contenir quelques imprécisions.


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Sources (que je vous encourage vivement à consulter):
inmysteriam.fr
Traité de Minéralogie – Volume 2 (Voir page 402)
L’histoire secrète de l’espèce humaine – Michael Cremo (Doc PDF – Voir page 117)
American Journal of Science and Arts de 1820 (Voir page 145)

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