A l’entrée du cours Gambetta à l’angle avec le boulevard Carnot, se situe aujourd’hui l’Espace Forbin.
Un ensemble composé de plusieurs immeubles accueillant commerces, logements et divers bureaux qui fut construit à la fin des années 80. Mais saviez-vous qu’initialement, c’était un tout autre type d’ensemble qui se qui se trouvait là?
Il faut en effet savoir que l’actuel Espace Forbin occupe l’emplacement de l’ancienne « Caserne Forbin ». Il est aujourd’hui bien difficile d’imaginer qu’un tel édifice se dressait là, mais c’était pourtant le cas.
Et bien que cette caserne ne soit aujourd’hui plus qu’un souvenir, il en reste encore quelques traces. Cet article sera donc pour nous l’occasion de partir à la recherche de ses « vestiges ».
Avant d’aller sur le terrain, découvrons l’histoire de l’ancienne Caserne Forbin:
– La création de la caserne :
Nous sommes au XVIIIe siècle, époque où le centre-ville ressemble globalement à ce qu’il est aujourd’hui, en revanche, il n’en n’est pas de même pour sa périphérie qui à l’époque était massivement rurale.
Les noms de rues eux aussi étaient différents: l’actuel cours Gambetta avait tout d’abord pour nom « Route d’Italie », puis est devenu le « Cours Saint-Anne ».
En ce qui concerne la caserne en elle même, c’est en décembre 1726 que la ville pris la décision d’acquérir des terrains situés au delà de la porte Saint-Jean dans le but d’y bâtir une caserne (la porte Saint-Jean se situait là ou l’actuelle rue d’Italie débouche sur le boulevard).
Le bâtiment est achevé en 1734 mais rehaussé d’un étage en 1776, ceci afin d’accueillir plus de troupes. Appelée initialement « Caserne d’Italie », elle prendra le nom de « Caserne Forbin ».
Elle accueillera bon nombre de régiments jusqu’en 1893, année où fut achevée une « Caserne « Neuve » (cette « Caserne Neuve » qui eu pour nom « Caserne « Rostolan » et qui deviendra « Caserne Miollis » en 1911 existe toujours bien qu’elle soit devenue aujourd’hui le Lycée Militaire situé le long de l’actuel boulevard des Poilus).
Mais revenons à la Caserne Forbin…
– Le transfert des prisons à la caserne :
Il faut savoir qu’elle accueillit aussi les prisons durant une cinquantaine d’années de la fin du XVIIIe siècle à 1833 (de la destruction du palais Comtal remplacé aujourd’hui par le Palais de Justice, à la construction de nouvelles prisons aujourd’hui Cour d’Appel).
C’est d’ailleurs durant cette période qu’eurent lieux de sombres événements d’une violence inouïe.
Car si aujourd’hui, le calme règne au milieu des constructions moderne, il faut savoir que ça n’a pas toujours été le cas. Notamment la date du lundi 11 Mai 1795, en pleine Terreur Blanche.
Ce jour là, au retour vers les prisons de révolutionnaires marseillais amenés pour être jugés, des royalistes aixois et marseillais commencèrent à installer trois canons autour de l’entrée, dérobés un peu plus tôt à l’hôtel de ville.
Ces personnes en traversant les rues encourageaient les habitant en criant : « …Armez-vous ! Venez venger la mort de vos parents et de vos amis assassinés par ces monstres ! Si nous ne les tuons pas, ils sortiront des prisons plus furieux que jamais et nous égorgeront tous… »
Il finirent par forcer la porte de la caserne et s’engouffrèrent dans la cour en direction des cellules et massacrèrent ceux qu’ils considéraient comme leurs ennemis. A total, en moins d’une heure, ce sont près de trente à quarante personnes qui périrent.
A cette période de nombreux faits similaires eurent lieu dans la région.
– La caserne à l’époque contemporaine :
En 1981, l’armée fini par se défaire de ses terrain et les vendit à la ville. Et c’est ainsi qu’au cours d’un chantier de grande ampleur à la fin des années 80, sont apparu logements, bureaux, commerces, le Palais des Congrès et le parking souterrain de ce qui forme désormais L’Espace Forbin.
– La Caserne Forbin aujourd’hui :
Maintenant que nous avons mieux découvert son histoire, nous allons prendre de l’altitude et découvrir le quartier et la caserne tels qu’ils étaient une cinquantaine d’année avant sa démolition.
Le plan ci-dessous, réalisé par mes soins à partir d’une vue aérienne, représente le quartier tel qu’il était vers 1930. Bien que n’accueillant plus de troupes, elle était encore propriété de l’armée à cette époque. J’ai essayé de reproduire le plus fidèlement possible les constructions.
On y distingue un bâtiment central, entouré d’autres constructions, toutes bordées d’arbres.
C’est cet unique bâtiment central, ainsi que le portail qui sont (en partie) toujours debout.
Note: La ligne rouge indique les limites des terrains de la caserne, et les numéros permettent de situer les emplacements où ont été prises les photographies présentes dans l’article.
– Sur le plan, le nord est vers la gauche :
Voici une vue actuelle des lieux :
Aujourd’hui, pour se rendre compte qu’une caserne était établie ici, il faut bien chercher, car rares sont les éléments qui nous le montrent.
Le plus imposant est le portail monumental qui était l’ancienne entrée de la caserne. Il est toujours débout et étrangement imbriqué dans les constructions modernes.
Nous le devons à un sculpteur aixois : Joseph Pellegrin.
Notez l’inscription sur le portail: « La liberté ou la Mort ». (n°1 sur le plan):
A la base de ce portail, ont peut découvrir deux canons installés de chaque côtés:
Les grilles, d’origine et définitivement ouvertes, sont encore en place:
La serrure est elle aussi encore visible, bien que très rouillée:
Le bâtiment principal, remanié lors des travaux est lui aussi toujours en place:
(Vue prise depuis le n°2 sur le plan, façade nord)
Si l’on se rend du côté de la façade sud (n°3 sur le plan), on peut découvrir une inscription qui nous indique ce qu’était ce bâtiment, qui portait visiblement le nom d' »Austerlitz »:
– Sources:
Roux-Alphéran: Les rues d’Aix Tome 2
Roux-Alpheran : Aix sous la Terreur
lycee-militaire-aix.fr
Voir les commentaires (11)
Je franchissait le portail de la caserne en 1974 avec un car 50 places, la BA114 était aussi aux Milles.
Bonjour.
Bravo pour ce document qui me rappelle les années 1955 - 1956. Ancien de l'Armée de l'Air, j'ai effectué mes premiers pas à la B.A 114 à la caserne Forbin et mes premières photos sur le cours MIRABEAU (qui a changé de nom).
Souvenirs , souvenirs ! La belle époque !
Merci.
Bonjour, moi aussi j'y étais de 55 à 58 avec un petit stage de 8 mois aux milles . j'étais caporal à l'armement . J'ai aussi bien profité de ce cours Mirabeau . On s'est peut être croisé !
Amicalement et merci pour ses beaux souvenirs .
bonjour, mois j'y étais en 1968 j'y ai fait mes classes et ensuite état major Bd du roy rené.Beaux souvenirs!
bonjour moi aussi jy etais a la musique j ai participe au jeux de grenoble bon souvenir
J'y étais de janvier 66 a Mars 67 armée de l'air ...
En septembre 80, agé de 14 ans, j’entrais pour la 1ère fois dans le bâtiment 3 sur ce plan où se trouvait notre salle de cours de seconde. Toutes les classes du collège militaire y allaient en cours jusqu’en 81-82 depuis Miollis ou Ruibet. A midi, il fallait voir la masse des élèves affamés « rushant » pour aller déjeuner à Miollis.
Sans certitude, il me semble que le bâtiment situé en face à gauche du bâtiment 3 existait déjà et y abritait des salles de sport (escrime, muscu, …)
Bonjour,
J'ai franchi les portes de la Caserne Forbin le 13 septembre 1970 et ce jusqu'au 17 septembre 1970, ou reçu à l'engagement je partais signer mes 3 premières années au cata 859 la Fourane. Après Nimes Courbessac ba 726, ba 725 le Bourget du Lac pour la spécialisation, je suis revenu à Aix en octobre 1971 et muté à la Villa Mignet (transmissions). Ma chambrée était au batiment 3. J'ai connu après l'état major situé au bld du RoI René et ensuite la base 114 (ancienne et nouvelle). Il me semble vu le plan que le bâtiment 2 pourrait avoir été l'infirmerie ?. Sergent, chef de poste je me souviens avoir souvent ouvert et fermer cette grille.
Beaucoup de souvenirs..
Merci
Bonjour Lambert, Nous devons avoir une différence d'âge car je suis arrivé en Janvier 62 à Forbin . Engagé en 1960 à la BE de Nimes courbessac puis affecté à la BAO de DIJON . Après un stage de secrétariat à la BE 720 à CAEN j'ai été affecté à la SCAA 50/940 à la Villat Mignet a AIX . Mon Unité se trouvait dans la salle de contrôle près du COZI . par la suite j'ai quitté l'armée de l'air en juillet 63 pour une carrière dans la gendarmerie . Je logeais comme sergent célibataire dans le bâtiment 3 comme toi . Voilà mon cher Lambert quelques souvenirs . Je te souhaite le meilleurs pour toi et tes proches . Amicalement . Marc Andréani .
je recherche des collegues de mon armée en en decembre 1972 la musique militaire mr agnel d'orange