De nos jours, lorsque l’on pense « cimetière aixois », la première image qui nous vient en tête est le cimetière Saint-Pierre. Cependant, il fut un temps où ça ne fut pas toujours le cas.
Cet article va évoquer ces anciens lieux de repos pour les défunts.
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Aix et ses morts :
Jusqu’au début du XIXe siècle, les lieux d’inhumations étaient beaucoup plus nombreux et répartis un peu partout en ville. Il était fréquent d’en retrouver près des édifices religieux ou encore des établissement hospitaliers.
Leur nombre a varié au fil des siècles, certains apparaissant et disparaissant au rythme des édifices qui existaient, tandis que d’autres ont été déplacés et / ou réunis pour gagner de la place.
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Comment se présente l’article :
Pour écrire cet article, je me suis basé sur de nombreuses sources, certaines récentes, d’autres moins :
– Les bilans scientifiques régionaux, édités par le ministère de la culture, qui listent annuellement les fouilles et découvertes effectuées par les archéologues depuis 1984 – accessibles en ligne ;
– La presse ancienne, une source intarissable d’infos d’époque – accessible en ligne ;
– Les recherches de Jean Pourrière, érudit bien trop oublié et qui a pourtant effectué un travail absolument monumental dans des documents d’un autre âge pour retracer le passé d’Aix ;
– Les recherches de Jean Duranti La Calade, qui, dans ces « Notes sur les Rues d’Aix », a corrigé beaucoup d’inexactitudes de l’ouvrage « Les Rues d’Aix » publié par Ambroise Roux Alpheran au XIXe siècle ;
– Des plan anciens conservés à la Bibliothèque Nationale de France ;
– Des plan anciens issu du cadastre de 1830 conservés aux Archives Départementales des Bouches-du-Rhône.
Les cimetières évoqués ici le sont de manière non exhaustive et listés de manière non chronologique (je les ai juste mis au fur et à mesure de l’écriture).
En cas de doute sur mes propos, et pour vérification, toutes mes recherches sont sourcées en fin d’article.
Pour chaque lieu évoqué on trouvera :
– Un plan ancien figurant les lieux et un plan actuel avec, autant qu possible le même cadrage et où l’emplacement du cimetière est indiqué en rouge sur les deux vues ;
– Une localisation des lieux, plus ou moins précise selon les informations ;
– Une estimation de la superficie du cimetière à partir de sa représentation sur le cadastre du XIXe siècle si celui-si y est représenté.
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Les anciens cimetières de la ville (liste non exhaustive) :
1 – Le cimetière des Prêcheurs :
– Localisation : Parvis de l’église de la Madeleine – Place des Prêcheurs.
Ce lieu fut utilisé pour les inhumations à partir du XIIIe siècle, jusqu’au cours des XVIIe / XVIIIe siècles. Lors des fouilles effectuées sur place entre 2016 et 2019, 266 sépultures y furent mises au jour (1).
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2 – Le cimetière du couvent des Observantins :
– Localisation : Actuel jardin de l’établissement des Thermes.
Les religieux de l’Observance s’installèrent dans la ville d’Aix à partir du XVe siècle. Il établirent leur couvent intra-muros, au quartier des thermes (qui était alors aussi nommé quartier de l’Observance). L’église, remaniée à plusieurs reprises au fil des siècles accueillait un cimetière près de son entrée.
Des fouilles effectuées en 1998 ont mis au jour 85 sépultures comportant 95 individus. Le couvent disparut à la fin XVIIIe siècle suite à la Révolution, ce qui mit fin à l’utilisation de ce cimetière. Les derniers vestiges de l’église furent démolis au XIXe siècle (2).
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3 – Le cimetière Saint-Laurent :
– Localisation : Abords du carrefour entre les actuelles avenues Marius Jouveau et Alfred Capus.
Ce cimetière était lié à l’ancienne chapelle Saint-Laurent qui était située dans l’ancienne « Ville des Tours » du moyen-âge. Ce quartier était situé à l’ouest du centre-ville actuel et formait, avec le bourg Saint-Sauveur et la ville Comtale, l’un des trois quartier de l’Aix d’alors. Le cimetière se trouvait au nord de la chapelle.
Au croisement des XIVe – XVe siècles, la chapelle initiale fut laissée en ruine et le cimetière abandonné. Le cimetière devint un dépôt de déchets et la ville y installa des fourches patibulaires (3. 1).
A partir du XVIIe siècle, une nouvelle église, probablement bâtie sur les bases des ruines de l’ancienne chapelle, et toujours du nom de Saint-Laurent, y fut reconstruite et le cimetière réutilisé (3. 2).
Des fouilles effectuées sur place en 1990 ont mis en évidence la présence de défunts enterrés visiblement à la hâte, sans grand soin, les uns sur les autres. L’explication de cette disposition désordonnée pourrait être que le cimetière fut réutilisé lors des épidémies de peste qui ont frappé Aix au XVIe siècle.
Après une nouvelle période d’abandon à la fin du XVIe siècle, le cimetière fut à nouveau rouvert au XVIIIe siècle pour l’inhumation des victimes de la grande épidémie de peste de 1720 (3. 3).
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4 – Le cimetière de l’hôpital Saint-Jacques :
– Localisation : A l’angle nord-ouest des actuelles avenues Henri Pontier et des Tamaris.
– Superficie estimée d’après le cadastre de 1830 : Environ 2800 m².
Lieu d’inhumation des morts de l’hôpital d’Aix fondé au XVIe siècle, il est visible sur de nombreux plans anciens, y compris sur le cadastre de 1830 à la parcelle n° 2472 ainsi qu’une chapelle à la parcelle n° 2473 :
En 1842, la presse indiquait que la ville envisageait son agrandissement en raison de la saturation des sols, créant un manque de place pour y enterrer de nouveaux corps (4. 1).
La même année, le courrier d’un habitant du quartier dénonçait la présence du cimetière, le jugeant trop proche du chemin, suggérant de le déplacer au nord de l’hôpital. Il dénonçait aussi le fait que le cimetière était trop en vue des patients des lieux, les traverses de l’établissement donnant directement sur le cimetière (4. 2).
La presse ancienne évoquait des inhumations jusque dans les années 1870, y compris celles de suppliciés, réalisées par la confrérie des Pénitents Bleus, dans un carré de terre spécialement réservés aux condamnés à mort (4. 3).
En 2013, les archéologues ont remis au jour une partie de ce cimetière à l’occasion de la construction d’une piscine. Sept tombes et un caveau collectif ont été retrouvés. Le couvercle de l’un des cercueils possédait une plaque où l’année 1877 était gravée.
Ce cimetière fut fermé en 1879, l’hôpital a vendu les terrains en 1925 qui furent morcelés en 1926 lors de leur vente à des particuliers (4. 4).
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5 – Le cimetière de l’église Saint-Jean de Malte :
– Localisation : Portion est de l’actuelle rue Cardinale et pâté de maison au nord de l’église.
A ne pas confondre avec le cimetière Saint-Jean (évoqué plus bas).
L’église Saint-Jean de Malte fut bâtie au XIIIe siècle en dehors des murs de la ville d’alors. Au sud de celle-ci se trouvait le prieuré, tandis que le cimetière se trouvait au nord de l’édifice religieux (5. 1).
Il est visible sur un plan du XVIIe siècle réalisé par Mathieu Pourtal que j’ai reproduit ci-dessous :
Le cimetière a disparu lors de la création du quartier Mazarin au XVIIe siècle. Une partie fut remise au jour en 2017 lors de travaux dans la rue Cardinale (5. 2).
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6 – Le cimetière du premier couvent des Carmes :
– Localisation : Secteur à l’angle des actuelles rues de Lattre-de-Tassigny et Celony.
L’ordre religieux des Carmes s’installa a Aix vers le XIIIe siècle à l’est de la « Ville des Tours ». Leur enclos comprenait un couvent, une chapelle, un jardin, des vignes et un cimetière. Il quittèrent ce secteur au XIVe siècle pour s’installer en ville et y fonder un nouveau couvent (à l’emplacement de l’actuel passage Agard) et y restèrent jusqu’au XVIIIe siècle.
Le premier cimetière des Carmes fut remis partiellement au jour en 2011. Une vingtaine de sépultures y ont été retrouvées. Sa surface totale n’a pas pu être déterminée (6. 1).
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Le cimetière Saint-Sauveur :
Plusieurs cimetières ont porté ce nom au fil du temps. Pour ne pas les confondre, ils sont ici numérotés et indiqués dans un ordre chronologique.
7 – Le cimetière Saint-Sauveur n° 1 :
– Localisation : Abords de la cathédrale Saint-Sauveur – Actuel jardin Campra.
Un cimetière aurait existé à une date indéfinie à proximité de l’actuelle entrée de la cathédrale (7. 1). A partir des XIIe – XIIIe siècles, un cimetière fut installé du nord au chevet de la cathédrale (7. 2). Ce dernier s’étendait jusqu’à la zone de nos jours occupée par les chapelles longeant la nef Notre-dame d’espérance et le jardin Campra.
Le secteur fut fouillé par les archéologues en 1993, ce qui a permis de constater plusieurs périodes d’occupation qui s’étalèrent du XIIe au XVIIe siècle. A la fin du XVIIe siècle, le cimetière ne fut plus réservé qu’aux plus pauvres, contenant alors de nombreuses sépultures de très jeunes enfants, des sépultures regroupées, le tout sans ordre.
Au début du XVIIIe siècle, le cimetière fut fermé, les lieux étant transformés en jardin pour l’archevêque (7. 3).
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8 – Le cimetière Saint-Sauveur n°2 :
– Localisation : Actuel parking des Thermes, longeant le rempart nord menant à la Tourreluque.
– Superficie estimée d’après le cadastre de 1830 : environ 2750 m².
Ce cimetière n’est pas visible sur les plans antérieurs au XVIIIe siècle. Il fut probablement créé en raison de la disparition du cimetière qui se trouvait au nord de la cathédrale.
Il fut redécouvert en 1996 lors de la construction du parking des thermes (8. 1). Bien qu’étant éloigné de la cathédrale et situé hors des remparts, lui aussi a porté le nom de cimetière Saint-Sauveur et les inhumation s’y seraient déroulées jusqu’en 1832. (7. 2).
Lors de la séance du conseil municipal du 11 septembre 1851, il fut décidé que le terrain du cimetière allait disparaître pour l’agrandissement du jardin de l’établissement des thermes. La zone devait alors être creusée sur une profondeur de 2 mètres afin de pouvoir en extraire les ossements en vue de les transférer (8. 2).
La translation (transfert) des ossements de ce cimetière, désormais mis hors service, fut effectuée en février – mars 1852 pour reposer dans le nouveau cimetière Saint-Pierre (8. 3).
On retrouve ce cimetière sur le catalogue d’état de section du cadastre de 1830 à la parcelle n° 166 ainsi qu’une chapelle à la parcelle n° 167.
Les articles de presse de l’époque mentionnent que les religieux en charge de cette opération étaient les Pénitents-Bleus et les Pénitents-Bourras (ou Gris) (8. 4). Cette information est importante car elle nous indique que ce cimetière était visiblement réservé aux condamnés à morts et au plus pauvres. En effet, les Pénitents Bleus étaient ceux qui s’occupaient de la mise en terre des suppliciés, tandis que l’ordre des Pénitents Bourras (ou Gris) était dévoué à la cause des indigents.
Étaient-ils mélangés ? Pas sûr. Du moins, dans un premier temps au moins, car une observation en détail de deux plans du XVIIIe siècle, donc antérieurs à celui du cadastre, laissent apparaître ce qui ressemble à un mur séparant l’ensemble, formant alors deux parcelles distinctes :
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9 – Le cimetière de la maladrerie Saint-Lazare :
– Localisation : Angle nord-ouest des actuelles avenues Maurice Blondel et Benjamin Abram.
Au XIIIe siècle, une maladrerie (ou léproserie) fut installée au sud des remparts de la ville d’Aix d’alors. Les lieux accueillaient les lépreux qui formaient alors une communauté, vivant et mourant sur place, ne pouvant jouir que d’une liberté de se déplacer très limitée. L’établissement possédait une chapelle ainsi qu’un cimetière (9. 1). L’emplacement précis du cimetière est indéterminé.
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Les cimetières de la communauté juive (liste non exhaustive) :
10 – Le cimetière juif n° 1 :
– Localisation : Au nord du quartier de l’actuel hôpital.
La communauté juive d’Aix était, au moyen-âge, majoritairement regroupée dans le quartier dit de « la Juiverie » qui englobait plus ou moins le secteur des Cardeurs et de la rue de la Verrerie, où l’on trouvait aussi une synagogue.
A cette période, on trouve mention d’un cimetière juif situé au nord de la ville, relativement éloigné d’elle, à proximité du secteur situé au nord de l’hôpital (10.1). Le lieu était alors nommé « Podium Judaïcum » ou « Puy judaïque ». Son emplacement exact n’est pas défini.
Avec le temps par manque de place, et parce que la religion juive interdit d’inhumer les corps les uns par dessus les autres, la communauté fit l’acquisition d’un nouvel enclos situé dans le quartier des thermes. Son emplacement exact n’est pas du tout défini. Cependant, pour une raison inconnue, aucune inhumation ne s’y fit, l’ancien cimetière continuant à avoir été utilisé (10. 2).
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11 – Le cimetière juif n° 2 :
– Localisation : Angle sud-ouest des actuelle traverse du Cirque et rue de Jérusalem.
– Superficie estimée d’après le cadastre de 1830 : Environ 500 m².
A partir du XIXe siècle, on trouve mention d’un terrain situé au sud-ouest de la ville, le long de la nouvelle route de Marseille (actuelle avenue des Belges), comme appartenant à la communauté israélite et étant un cimetière. Il est mentionné à la parcelle n° 314.
Ce cimetière a disparu par expropriation en 1873 lors de l’acquisition d’une partie de la zone pour la création de la ligne ferroviaire d’Aix à Marseille, qui devait traverser le terrain, l’amputant sur une bonne moitié (11. 1). A la fin des années 1960, une synagogue fut édifiée à l’emplacement précis de la parcelle restante du cimetière.
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12 – Le cimetière Saint-Jean :
– Localisation : Emplacement de l’actuel Centre de Congrès – Espace Forbin.
– Superficie estimée d’après le cadastre de 1830 : Environ 3500 m².
A ne pas confondre avec le cimetière de l’église Saint-Jean de Malte (évoqué plus haut).
Ce cimetière devait son nom à sa proximité avec la paroisse Saint-Jean. Il aurait été créé en 1720 pour accueillir les morts de l’épidémie de peste qui fit des ravages cette année là à Aix et en Provence. Il fut utilisé jusqu’en 1838, année à partir de laquelle les défunts furent désormais inhumés au cimetière Saint-Pierre (12. 1).
Il est indiqué sur la cadastre de 1830 à la parcelle n° 821 à proximité d’une chapelle à la parcelle n° 820.
En 1874, le terrain du cimetière fut cédé par la ville à l’État pour l’agrandissement de la caserne d’Italie (Forbin) située quelques dizaines de mètres plus au sud. Cette acquisition pouvait alors permettre de loger 300 soldats de plus et transférer les soldats qui logeaient à la caserne de la rue des Tanneurs qui serait alors désaffectée (12. 2).
Le terrain de forme carrée, devait alors accueillir des locaux sur ses pourtours et un terrain d’exercice en son centre. Restait cependant la difficulté d’aménagement des lieux qui nécessitaient un rabaissement du terrain et, surtout, de séparer les ossements de la terre (12. 3).
En effet, la zone ne fut pas occupée par la caserne du jour au lendemain, on a pris le temps de regrouper les ossements que l’on trouvait afin de les transférer au cimetière Saint-Pierre.
Le mardi 20 février 1877 débutèrent les opérations de translation des dépouilles de l’ancien cimetière Saint-Jean pour le nouveau cimetière Saint-Pierre (12. 4).
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13 – Le cimetière de la première église de la Madeleine :
– Localisation : Secteur autour des rues Ganay, Lacépède et de la Mule-Noire.
La toute première église de la Madeleine fut édifiée au moins au début du XIIIe siècle, hors les murs de la ville d’alors, dans le secteur situé à l’est de l’actuelle rue Thiers où plusieurs sépultures ont été mises au jour en 1985 (13. 1).
Cette église est mentionnée dans des actes datant de février 1215 ou 1216 (13. 2). Son existence n’est pas allé au delà du XIVe siècle, un acte du début de l’année 1365 la qualifiant comme étant détruite (13. 3). Les limites exactes du cimetière sont indéterminées.
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De nos jours :
14 – Le cimetière Saint-Pierre :
Au début du XIXe siècle, la place commençait à sérieusement manquer dans les cimetières de la ville. La municipalité songea alors à envisager la création d’un nouveau et unique lieu d’inhumation plus vaste.
En 1824, l’idée de créer un nouveau cimetière fut adoptée. Sa mise en application, en revanche, eu lieu quelques années plus tard en raison de la difficulté de lui trouver un emplacement. En effet, nombreux étaient les riverains à ne pas vouloir de cimetière à côté de chez eux.
Le problème fut réglé en 1833/34, avec l’acquisition de deux parcelles auprès de deux propriétaires (Menut et Cartoux) à l’est de la ville, dans un secteur qui était alors très rural (14. 1).
A partir de cette période, les inhumations et translations se sont faites au fur et à mesure dans ce nouveau cimetière nommé Saint-Pierre, les anciens champs de repos disparaissant les uns après les autres des abords immédiats de la ville.
Le tout s’est fait très lentement, certaines inhumations, comme on l’a vu plus haut, ayant encore eu lieu jusque dans les années 1870 au cimetière de l’hôpital par exemple.
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Un plan général pour localiser les cimetières évoqués dans cet article :
En guise de conclusion, le plan ci-dessous permettra de localiser les lieux évoqués. Les numéros sont ceux indiquant les lieux dans l’article :
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Bonus :
15 – Un hypothétique cimetière au cœur du centre ancien :
Ce lieu étant très incertain, il est mis à part mais reste à évoquer.
– Localisation supposée : Impasse Paradis.
Le cimetière abordé ici est une supposition à prendre avec beaucoup de recul que Jean Pourrière a émise en 1939 (15. 1). Rien de concret ne prouve que ce lieu ait existé, il n’est basé que sur des hypothèses mais il est intéressant de le mentionner dans cet article au vu du sujet et des arguments. Explications :
Selon J. Pourrière ce cimetière aurait pu se trouver à l’extrémité nord de l’actuelle impasse Paradis, qui se détache de l’actuelle rue Aumône-Vieille. Il aurait pu occuper ce qui forme encore une zone peu bâtie.
Tentant de localiser une église « Sancti Petri » (Saint-Pierre) qui aurait existé à Aix à la fin du XIIe siècle, il se basa sur d’anciens actes qui indiquaient que cette église aurait été située à l’extérieur de la ville d’alors, près des remparts (qui passaient alors au niveau de l’actuelle rue de la Verrerie), donc tout près de l’impasse Paradis.
Qui dit église, disait cimetière, et ce qui poussa d’avantage Pourrière dans cette hypothèse était le fait qu’au XIXe siècle, plusieurs ossements humains avaient été retrouvés au jardin dit « du Paradis », à l’extrémité de l’impasse du même nom.
Pour appuyer sa pensée, il l’illustra avec le nom de l’église qu’il cherchait à localiser (Saint-Pierre) et celui du nom du lieu (Paradis) qui est porté depuis plusieurs siècles. Dans la bible, Saint-Pierre est en effet le gardien des portes du Paradis.
Il se basa aussi sur un cas similaire à Marseille où au Xe siècle se dressait une église « Saint-Pierre », reconstruite au XIe siècle et désormais appelée « Saint-Pierre du Paradis », qui était située dans un ancien quartier du nom de… « Paradis ».
Alors, simples coïncidences ou déductions correctes ? Au vu de la période lointaine, seules des fouilles approfondies sur places pourraient éventuellement donner la réponse à cette énigme que J. Pourrière n’a pas résolue.
Et pour rappel, cette liste est non exhaustive.
– Sources :
(1) Bilan scientifique régional 2016 – page 91 et Bilan scientifique régional 2017 – page 89
(2. 1) Bilan scientifique régional 1998 – page 75
(3. 1) Jean Pourrière – La ville des Tours d’Aix-en-Provence (1958) – page 50, note 39)
(3. 2) Jean Pourrière – Ibid. – page 109
(3. 3) Bilan scientifique régional 1990 – pages 74-75
(4. 1) Le Mémorial d’Aix du 11 septembre 1842 (page 3, colonne 3)
(4. 2) Le Mémorial d’Aix du 9 octobre 1842 (page 3, colonne 1)
(4. 3) Le Mémorial d’Aix du 28 avril 1872 (page 2, colonne 4)
(4. 4) Bilan scientifique régional 2013 – page 69
(5. 1) Jean Pourière : Les hôpitaux d’Aix-en-Provence au moyen-âge (1969) – page 43, note 9
(5. 2) Bilan scientifique régional 2017 – page 92
(6. 1) Bilan scientifique régional 2011 – page 100
(7. 1) Jean Pourière : Les hôpitaux d’Aix-en-Provence au moyen-âge (1969) – page 54
Jean Duranti La Calade – Notes sur Les Rues d’Aix – Le cimetière de Saint-Sauveur (1910)
(7. 2) La Provence du 25 février 1877 (page 1, colonne 4 – Page 2, colonne 1)
(7. 3) Bilan scientifique régional 1993 – page 83
(8. 1) Bilan scientifique régional 1996 – page 78
(8. 2) Le Mémorial d’Aix du 14 septembre 1851 (page 2, colonne 1)
(8. 3) La Provence du 22 février 1852 (page 3, colonne 2)
(8. 4) La Provence du 4 mars 1852 (page 3, colonne 1)
(9. 1) Jean Pourière : Les hôpitaux d’Aix-en-Provence au moyen-âge (1969) – page 145
(10 .1) Jean Duranti La Calade – Notes sur Les Rues d’Aix – Le quartier des juifs (1924)
(10. 2) Jean Duranti La calade – Ibid.
(11. 1) La Provence du 17 août 1873 (page 2, colonne 4)
(12. 1) La Provence du 25 février 1877 (page 1, colonne 4 – Page 2, colonne 1)
(12. 2) Le Mémorial d’Aix du 26 juillet 1874 (page 3, colonne 1)
(12. 3) Le Mémorial d’Aix du 23 mai 1875 (page 1, colonne 4)
(12. 4) Le Mémorial d’Aix du 18 février 1877 (page 2, colonne 2)
(13. 1) Bilan scientifique régional 2012 – pages 96-97
(13. 2) Jean Pourrière : Recherches sur la première cathédrale d’Aix (1939) – pages 79-80
(13. 3) Jean Pourrière : Les hôpitaux d’Aix-en-Provence au moyen-âge (1969) – pages 24-25
(14. 1) La Ville des morts : essai sur l’imaginaire urbain contemporain d’après les cimetières provençaux (1983) – Page 24
(15. 1) Jean Pourrière – Recherches sur la première cathédrale d’Aix (1939) – Pages 101 et 102
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