La ville d’Aix-en-Provence et ses environs, c’est un fait, ne sont pas plats.
D’une part (et sans compter le massif de Sainte-Victoire), la ville est entourée de collines, et de plus, on s’en rend vite compte au cœur même du centre ancien : quand on va vers le nord, ça grimpe.
Cependant, ces reliefs sont très légers et sont bien loin d’atteindre ceux que l’on peut observer dans d’autres villes comme celles se trouvant à proximité de chaines montagneuses.
Élever les collines ?
Mais si nous forcions tout de même les choses ? Que cela donnerait-il si nous prenions le relief actuel de la vallée de l’Arc et que nous l’augmentions, quitte à fortement l’exagérer ?
Je me suis justement posé la question et j’ai mis la réponse en pratique.
Pour cela j’ai couplé des vues satellitaires à des données topographiques issues de relevés effectués lors de la mission S.R.T.M. (Shuttle Radar Topography Mission) menée en 2000 par la NASA et la National Geospatial-Intelligence Agency
Ces données, une fois implémentées et croisées dans le logiciel 3D Blender en complément du plugin BlenderGIS m’ont permis d’obtenir des vues surprenantes en jouant sur les proportions des données du relief issues des données S.R.T.M. (je ne détaillerai pas ici la manipulation effectuée, cet article n’en étant pas le but).
A quoi ça sert ?
C’est vrai, à première vue, le but de cette idée peu paraître flou, mais en augmentant volontairement le relief de cette zone, nous pouvons ainsi prendre en compte la présence et l’occupation des pentes qui font le décor qui nous entoure et ainsi mieux comprendre comment tout cela est fait.
Cela nous révèle ainsi une topographie ignorée, cachée, car peu ressentie et peu visible en temps normal. Grâce à cela nous pouvons découvrir sous un nouvel angle la topographie générale de la vallée de l’Arc.
Tout ceci sans compter sur le côté esthétique et inhabituel de la chose, dont j’ai apprécié le résultat.
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Vous pouvez observer le résultat ci-dessous sur différentes vues où j’ai ajouté le nom de certains lieux pour aider à se repérer.
JE RAPPELLE ENCORE UNE FOIS QUE LES VUES QUI VONT SUIVRE ONT LEUR RELIEFS VOLONTAIREMENT EXAGÉRÉS.
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La vue orientée vers le nord-est :
Cette vue met en avant :
– au sud de la ville d’Aix, le massif du Montaiguet ;
– au nord / nord-est d’Aix le relief augmentant d’avantage ;
– au nord du village des Milles et de la zone de la Pioline, les collines de Valcros ;
– entre le pôle d’activité d’Aix-Les-Milles et Luynes, les collines du quartier Saint-Jean.
– et tout à l’ouest, le début des collines du massif de l’Arbois qui accueillent sur l’un de leurs flanc La Duranne.
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La vue orientée vers l’est :
Cette vue met en avant :
– la vallée de l’Arc (qui ici porte bien son nom de « vallée ») et qui apparait très clairement au centre du volume, entre la ville d’Aix et le Montaiguet :
– la ville d’Aix (ou du moins son centre ancien) qui, comme on le voit grâce à l’exagération des reliefs, n’est pas bâtie sur un terrain plat mais sur une pente montant dans un axe nord-sud.
– au milieu de la vallée, on retrouve l’aérodrome des Milles sur un terrain plane, bien choisi. Il est prolongé vers le sud par le pôle d’activités d’Aix-Les-Milles, lui aussi presque sans reliefs, mais entouré par eux.
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La vue orientée vers le nord-ouest :
Cette vue met en avant :
– on constate que la ville d’Aix est à plus haute altitude que les villages l’environnant comme Les Milles (et son pôle d’activités) ou Luynes. En revanche, La Duranne, elle, reste perchée sur sa colline.
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La vue du dessus :
Une vue du dessus, vierge, car sinon le panorama n’aurait pas été complet.
Le centre peut aussi prendre du relief :
La méthode appliquée ci-dessus fonctionne aussi avec de simples cartes comme celle-ci dessous, centrée sur Aix, où j’ai volontairement exagéré fortement le relief des lieux à partir des données S.R.T.M. On y retrouve l‘augmentation de la pente vers le nord et l’est, ainsi que la butte du « Mont Perrin » au sud.
Petit message perso columérien (rien à voir avec Aix) :
Si mon frère passe par là, je lui passe le bonjour et j’ajoute une vue de Coulommiers et de la cuvette dans laquelle la ville se trouve. Coulommiers était d’ailleurs autrefois surnommée « Le pot de chambre de la Brie » ou encore « La Venise Briarde » (source : « Coulommiers souvenirs perdus et retrouvés », page 14 – par Paulette Lauxerrois – 1964) . La Seine-et-Marne n’est pas réputée pour ses montagnes (y en a pas en fait) mais en accentuant le relief on arrive à en tirer quelque chose… :
– Données et logiciels utilisés :
Vues satellitaires et plans : Google Earth / Google Maps
Modélisation 3D : Blender
Données topographiques S.R.T.M. : NASA – NGA via le plugin BlenderGIS
Retouches diverses : Photoshop CS6
(et surtout, plusieurs heures le temps de comprendre comment tout fonctionne…)
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