– Article mis à jour le 25 avril 2016 – Initialement publié le 29 novembre 2014
Perpendiculairement à l’avenue Pierre Brossolette se trouve la rue de la Poudrière, tandis qu’un arrêt de bus porte aussi ce nom de « Poudrière »et pourtant point de poudrière à l’horizon (ndlr : depuis la publication initiale de cet article l’arrêt de bus jusque ici nommé « Poudrière », a été renommé « Sous-Préfecture »).
– Pour mieux comprendre ce « pourquoi » il faut remonter le temps :
A l’origine – L’ancienne poudrière :
Avant toute chose il faut se diriger près des thermes pour aborder ce sujet car il faut savoir que sous la révolution, c’était la Tourreluque, cette tour médiévale du XIVe siècle qui se dresse près des Thermes, qui occupait cette fonction de poudrière qui, comme son nom l’indique, consistait à stocker la poudre à canon.
Au XIXe siècle, les choses allaient changer…
La seconde Poudrière :
Changement d’adresse vers 1820, où une nouvelle poudrière fut édifiée le long de que l’on appelait à l’époque la route de Marseille qui est devenue l’actuelle avenue Pierre Brossolette.
Profitons-en pour citer Ambroise Roux-Alphéran, qui en 1848 écrivait dans son ouvrage « Les rues d’Aix » :
…la nouvelle poudrière bâtie, il y a environ vingt ans, sur la route de Marseille, à mi-chemin de la sortie de la ville au Pont-de-l’Arc…
Cette nouvelle poudrière, alors située en périphérie de la ville dans une zone bien moins peuplée qu’aujourd’hui garda cette fonction jusqu’à sa désaffectation dont je ne connais pas la date, peut-être le début du XXe siècle. Je ne sais pas précieusement quand, je me trompe peut-être, je me base sur les plans anciens que j’ai en ma possession. Si vous avez l’info, n’hésitez pas à m’en faire part.
Sa situation isolée à l’époque n’est peut-être pas un hasard et il a sûrement été décidé de l’implanter dans un tel endroit afin de limiter les risques en cas d’incidents. Rappelons que la Tourreluque, lorsqu’elle occupait ce rôle, était très proche des habitations. Pas très rassurant…
– Sur la photographie ci-dessous, datant de 1934, on distingue vu du ciel, l’ensemble original formé de trois constructions entourées d’un mur.
Etait-elle toujours utilisée à cette période? Je l’ignore. Cependant, si l’on compare les plans du XIXe siècle avec la forme des bâtiments visibles sur la photo ci-dessus il n’y a pas de différence. Le site n’aurait donc quasiment pas changé, hormis quelques habitations qui se sont ajoutées autour.
Pour en revenir à l’arrêt de bus qui porte ce nom de « Poudrière », sachez que cela ne date pas d’hier car son ancêtre, un arrêt facultatif de tramway, fut installé dans les parages dès les années 1920.
Le XXIe siècle – La nouvelle sous-préfecture :
Avant d’aborder les travaux, voyons à quoi ressemblaient les lieux au début des années 2000.
Sur la photo aérienne ci-dessous (le nord est vers la gauche) nous retrouvons l’ancien ensemble de la poudrière formé de trois constructions (deux petites et une plus volumineuse en arrière datant du XIXe) ainsi qu’un autre bâtiment encore plus vaste et plus en retrait au tuiles orangées : l’ancien mess des officiers de l’armée de l’air (ex cercle militaire Saint-Exupéry), d’une surface d’environ 580 m² bâti entre 1950 et 1960.
Depuis, le décor a bien changé et les lieux ont accueilli de grands travaux les années suivantes, la plus grosse tranche ayant eu lieu entre 2014 et 2016.
Sur le montage ci-dessous qui illustre ces changements, la première photo date d’août 2010, la seconde d’août 2014 et la troisième d’octobre 2015 (pour vous repérer, la longue route sur la gauche est l’avenue Pierre Brossolette) :
Une partie des anciennes constructions ont disparu, notamment les deux petits bâtiments à l’entrée ainsi que l’ancien mess.
– Sur la photographie ci-dessous prise en novembre 2014, un dernier bâtiment « la poudrière », d’une surface d’environ 100 m² est toujours en place. Il fut restauré et fera office de salle de réunion.
– Voici les lieux en Mars 2015 :
– Voici la même vue le 10 avril 2016, le bâtiment est quasiment fini :
Ce chantier est celui de la nouvelle sous-préfecture d’Aix qui se trouvait il y a encore peu de temps dans le centre-ville, rue Mignet dans l’hôtel de Valbelle depuis les années 50. Cet hôtel du XVIIe siècle, classé monument historique a été vendu et accueillera entre ses murs des logements de standing, la ville n’ayant pu se porter acquéreur de l’édifice selon le journal La Provence.
Les nouveaux locaux quant à eux couvrent une surface de 2100 m² ainsi que 2000 m² d’espaces extérieurs. Le bâtiment ouvrira ses portes au public en mai prochain si l’on s’en tient à ce que mentionne le document ci-dessous :
Voici le bâtiment une fois les travaux achevés :
– Sources :
Ambroise Roux-Alphéran : Les rues d’Aix (tomes 1 & 2) – 1846-
A propos de l’arrêt de tramway : Le Mémorial d’Aix du 21 mars 1920
A propos du nom de la rue : Le Mémorial d’Aix du 31 juillet 1938
A propos de la nouvelle sous-préfecture : bouches-du-rhone.gouv.fr
A propos de la nouvelle sous-préfecture (évocation de la poudrière) : lamarseillaise.fr (article du 3 février 2016)
A propos de la vente de l’hôtel de Valbelle : laprovence.com (article du 13 février 2016)
Le lieu mentionné sur le site de la ville (évocation de l’ancien mess) : aixenprovence.fr
A propos du détail des travaux : Bulletin officiel des annonces des marchés publics (Avis No 13-144146)
bouches-du-rhone.gouv.fr
et pour les vues aériennes anciennes : Remonter le temps (service de Géoportail)
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